Infrastructures | Le projet de tunnel sous-marin reliant le Maroc à l’Espagne, en gestation depuis des décennies, ne verra pas le jour avant 2040 selon les dernières estimations. Cette infrastructure majeure, destinée à transformer les échanges entre l’Europe et l’Afrique, fait face à des défis techniques importants qui ont conduit à revoir le calendrier initial.
Un projet ambitieux repoussé à 2040
Initialement envisagé pour 2030, l’achèvement du tunnel sous-marin Maroc-Espagne a été repoussé à l’horizon 2040. Selon Le Matin, ce report s’explique par des contraintes techniques plus complexes que prévu. Les experts ont dû réviser leurs estimations, soulignant la nécessité d’appréhender avec précision les défis géologiques et sismiques inhérents à ce mégaprojet.
Un tracé de 28 km entre deux continents
Le projet prévoit la construction d’un tunnel de 28 km, reliant Punta Paloma au sud de l’Espagne à Cap Matabata au nord du Maroc. Cette infrastructure sous-marine serait située à environ 475 mètres sous le niveau de la mer, permettant de traverser le détroit de Gibraltar en seulement 30 minutes. L’ambition est de supporter un trafic annuel estimé à plus de 13 millions de tonnes de marchandises et 12,8 millions de passagers.
Herrenknecht AG rejoint le projet pour l’étude de faisabilité
Une avancée significative a été réalisée avec l’intégration de Herrenknecht AG, leader mondial dans la conception de tunneliers, au projet. Le360 rapporte que l’entreprise allemande a été choisie pour participer à l’étude de faisabilité de cette infrastructure sous-marine. Cette collaboration stratégique vise à apporter l’expertise nécessaire pour relever les défis techniques considérables du projet.
Des études sismiques en cours
Pour mieux évaluer la faisabilité du tunnel, des tests sismiques sont actuellement menés. Le gouvernement espagnol a lancé un appel d’offres pour la location de quatre sismomètres, destinés à analyser en profondeur les conditions géologiques du détroit de Gibraltar. Ces études sont cruciales pour garantir la sécurité et la viabilité à long terme de l’infrastructure.
Perspectives économiques et géopolitiques
Malgré le report, l’enthousiasme autour du projet reste intact. Le tunnel est perçu comme un catalyseur pour les échanges commerciaux entre l’Europe et l’Afrique. Il pourrait notamment stimuler les relations économiques entre le Maroc et l’Espagne, comme en témoigne le récent regain des échanges entre Ceuta, Melilla et le Maroc. La réalisation de ce projet ambitieux pourrait redessiner la carte des échanges intercontinentaux dans la région.
Prochaines étapes et collaboration internationale
La Société Nationale d’Études du Détroit de Gibraltar (SNED) et le Centre d’Études et de Recherches sur les Infrastructures de Transport (CID) ont récemment renforcé leur collaboration à Rabat pour l’étude du tunnel. Cette coopération stratégique vise à accélérer les études préparatoires et à affiner les plans du projet. L’achèvement de l’étude de faisabilité est prévu pour juin 2025, une étape cruciale qui déterminera la suite concrète du projet.