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Fethullah Gülen, opposant turc en exil, décède aux États-Unis à 83 ans

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Turquie | La scène politique turque connaît un tournant inattendu avec l’annonce du décès de Fethullah Gülen, figure emblématique de l’opposition au président Recep Tayyip Erdogan. Le prédicateur musulman de 83 ans s’est éteint aux États-Unis, où il vivait en exil depuis un quart de siècle, selon des informations largement relayées par les médias officiels turcs.

La télévision publique turque TRT a rapporté que Gülen est décédé « la nuit dernière à l’hôpital où il avait été emmené ». Cette nouvelle a d’abord été annoncée par le compte X « Herkul », proche du mouvement Gülen et interdit en Turquie, qui a déclaré : « Le révérend Fethullah Gülen qui a passé chaque instant de sa vie à servir la religion bénie de l’islam et l’humanité a marché aujourd’hui (20 octobre) vers les horizons de son âme ».

Accusé par Ankara d’avoir orchestré la tentative de coup d’État en Turquie en juillet 2016, Gülen était considéré comme l’ennemi juré du président Erdogan. Son décès soulève de nombreuses questions sur l’avenir du mouvement Gülen, également connu sous le nom de « Hizmet » (« Service » en turc), et sur les relations entre la Turquie et les États-Unis.

La disparition de ce prédicateur controversé intervient dans un contexte de tensions persistantes entre Ankara et Washington. Depuis des années, la Turquie exigeait l’extradition de Gülen, une demande constamment rejetée par les autorités américaines, faute de preuves suffisantes.

Le sort de la dépouille de Gülen reste incertain. Déchu de sa nationalité turque en 2017, il n’est pas clair si le gouvernement turc autorisera le rapatriement de son corps. Cette décision pourrait avoir des implications diplomatiques importantes et raviver les débats sur la liberté religieuse et politique en Turquie.

L’héritage de Gülen en Turquie est complexe. Autrefois allié d’Erdogan, il est devenu sa bête noire après un scandale de corruption en 2013 impliquant des proches du président. Depuis la tentative de coup d’État de 2016, le gouvernement turc a mené une vaste campagne de répression contre les supposés partisans de Gülen, entraînant des milliers d’arrestations et de limogeages dans l’administration et l’armée.

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