Actualités | Le projet de tunnel sous-marin reliant le Maroc et l’Espagne franchit une nouvelle étape cruciale. La Société Nationale des Équipements de Développement (SNED) et le Centre d’Ingénierie et de Développement (CID) à Rabat ont formé une alliance stratégique pour mener les études nécessaires à la réalisation de cet ambitieux projet d’infrastructure. Cette collaboration discrète marque une avancée significative dans la concrétisation de ce lien intercontinental.
Une collaboration stratégique pour un projet d’envergure
La SNED, entité marocaine en charge du projet de tunnel sous le détroit de Gibraltar, s’est associée au cabinet CID de Rabat pour approfondir les études de faisabilité. Cette alliance, bien que peu médiatisée, témoigne de l’engagement du Maroc à faire progresser ce projet d’infrastructure majeur. Les deux organisations combinent leurs expertises pour relever les défis techniques et logistiques que présente la construction d’un tunnel sous-marin reliant deux continents.
Relance des études et nouvelles perspectives
Lors de la Réunion de Haut Niveau (RAN) entre l’Espagne et le Maroc en février 2023 à Rabat, le projet a connu un nouvel élan. L’ancienne ministre espagnole des Transports, Raquel Sánchez, a annoncé la relance des études pour ce qu’elle a qualifié de « projet stratégique » pour les deux nations. Cette déclaration a été suivie d’actions concrètes, notamment le lancement d’appels d’offres pour l’acquisition de sismomètres destinés à étudier en détail la géologie du détroit de Gibraltar.
Implication d’experts internationaux
L’ampleur du projet a nécessité l’intervention d’experts internationaux. L’entreprise allemande Herrenknecht a été mandatée pour réaliser une étude de faisabilité approfondie. Cette étude, dont l’achèvement est prévu pour juin 2025, vise à évaluer la viabilité technique et économique du tunnel. Herrenknecht attend actuellement l’approbation de Rabat pour poursuivre ses travaux d’étude, soulignant l’importance de la coordination entre les différentes parties prenantes.
Défis techniques et perspectives économiques
La construction d’un tunnel sous le détroit de Gibraltar présente des défis techniques considérables, notamment en raison de la complexité géologique de la zone. Les études sismiques en cours visent à mieux comprendre ces défis et à proposer des solutions adaptées. Sur le plan économique, le coût estimé du projet s’élèverait à environ 6 milliards d’euros, selon des sources espagnoles. Malgré cet investissement conséquent, les retombées économiques potentielles pour les deux pays sont jugées significatives, notamment en termes de commerce et de tourisme.
Un projet historique en constante évolution
L’idée d’un lien fixe entre le Maroc et l’Espagne remonte à plusieurs décennies. Deux sociétés ont été créées spécifiquement pour mener les études : la SECEGSA du côté espagnol et la SNED du côté marocain. La collaboration entre ces entités et l’implication récente du CID et d’experts internationaux démontrent la volonté des deux pays de faire aboutir ce projet ambitieux. Le tunnel Maroc-Espagne représente à la fois un rêve stratégique et un défi sismique, illustrant la complexité et l’importance de cette infrastructure pour l’avenir des relations euro-africaines.