Défense | La Marine royale marocaine semble s’intéresser de près au drone naval israélien Hermes 900. Des images de synthèse diffusées par le fabricant Elbit Systems montrent ce drone opérant depuis des navires marocains. Cet intérêt s’inscrit dans une tendance plus large de dronisation des forces navales à l’échelle mondiale.
Un intérêt marqué de la Marine royale pour le Hermes 900
Selon des informations rapportées par Le Desk, l’inspecteur de la Marine royale marocaine, le vice-amiral Mostafa El Alami, a visité le stand d’Elbit Systems lors du salon Euronaval en octobre dernier. Cette visite a coïncidé avec la diffusion d’images de synthèse montrant le drone Hermes 900 en version navale opérant depuis des navires aux couleurs marocaines.
Le Hermes 900 est un drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) capable de voler pendant 30 à 36 heures à une altitude maximale de 9 100 mètres. Sa charge utile de 350 kg lui permet d’embarquer divers équipements pour des missions de reconnaissance, de surveillance et de relais de communications.
La dronisation navale, une tendance mondiale
L’intérêt du Maroc pour le Hermes 900 s’inscrit dans une tendance globale de dronisation des forces navales. Comme le souligne un rapport de l’IFRI, de nombreuses marines à travers le monde investissent dans les drones navals pour augmenter leurs capacités de surveillance et d’intervention.
Aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Israël et en Turquie, des programmes de développement de drones navals sont déjà bien avancés. Ces engins offrent des avantages en termes de persistance en mer, de discrétion et de réduction des risques pour les équipages humains.
Des interrogations sur l’utilisation effective du Hermes 900 par le Maroc
Bien que l’intérêt du Maroc pour le Hermes 900 semble avéré, aucune confirmation officielle n’a été donnée quant à son acquisition ou son intégration effective dans la flotte de la Marine royale. Les images de synthèse diffusées par Elbit Systems restent à ce stade des projections et non des preuves d’utilisation réelle.
Il convient de noter que l’utilisation de drones militaires fait l’objet de débats éthiques et stratégiques. Récemment, des révélations de Disclose ont suscité la controverse concernant la fourniture par la France d’équipements électroniques pour des drones israéliens potentiellement utilisés à Gaza.
Perspectives pour la Marine royale marocaine
L’éventuelle acquisition du Hermes 900 par le Maroc s’inscrirait dans une stratégie de modernisation des forces navales du royaume. Les drones navals offrent des capacités accrues en matière de surveillance maritime, de lutte anti-sous-marine et de collecte de renseignements.
Toutefois, l’intégration de tels systèmes nécessite des investissements importants, non seulement en termes d’acquisition mais aussi de formation des personnels et d’adaptation des infrastructures. La Marine royale devra donc évaluer soigneusement les coûts et bénéfices avant de s’engager pleinement dans cette voie.