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Au Maroc, la pauvreté s’étend sur l’ensemble des régions, mettant en lumière les défaillances des politiques du Makhzen

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Société | Au Maroc, la pauvreté continue de s’étendre sur l’ensemble des régions, mettant en lumière les défaillances des politiques gouvernementales. Malgré des progrès économiques, les inégalités persistent et s’accentuent dans certaines zones. Cette situation soulève des questions sur l’efficacité des mesures mises en place pour lutter contre la précarité.

Une pauvreté qui persiste malgré la croissance économique

Selon les données du Haut-Commissariat au Plan (HCP), le taux de pauvreté au Maroc a connu une baisse significative entre 2001 et 2014. Cependant, cette amélioration globale masque des disparités régionales importantes. Les régions du Draa-Tafilalet et de Béni-Mellal-Khénifra affichent des taux de pauvreté nettement supérieurs à la moyenne nationale, avec respectivement 14,6% et 9,3% de la population vivant sous le seuil de pauvreté.

Une étude de l’Observatoire National du Développement Humain souligne que la pauvreté au Maroc est étroitement liée à des facteurs structurels tels que le chômage, le sous-emploi et l’analphabétisme. Ces problématiques persistent malgré les efforts de développement économique du pays.

Les défaillances des politiques publiques en question

L’extension de la pauvreté à l’ensemble des régions marocaines met en lumière les limites des politiques mises en place par le gouvernement. Le système du Makhzen, structure de pouvoir traditionnelle au Maroc, est souvent pointé du doigt pour son incapacité à répondre efficacement aux besoins des populations les plus vulnérables.

Un rapport sur 50 ans de développement humain au Maroc souligne que le pays traverse une étape historique marquée par de multiples processus transitionnels. Cependant, ces transitions démocratiques, politiques et économiques peinent à se traduire par une réduction significative des inégalités sociales.

Des inégalités qui s’accentuent entre les régions

Les écarts de développement entre les différentes régions du Maroc restent préoccupants. Le dualisme entre « bled makhzen » (zones urbaines développées) et « bled siba » (zones rurales marginalisées) persiste, créant un Maroc à deux vitesses. Cette situation est particulièrement visible dans l’accès aux services de base comme la santé et l’éducation.

D’après une étude publiée dans la revue Mondes en développement, les politiques économiques mises en place au Maroc n’ont pas suffisamment pris en compte les spécificités régionales, contribuant ainsi au maintien des inégalités territoriales.

Des défis persistants malgré les efforts de développement

Le Maroc fait face à de nombreux défis pour réduire la pauvreté et les inégalités. Parmi les problèmes majeurs identifiés par le Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, on trouve le chômage des jeunes, les disparités sociales et les difficultés d’accès à l’éducation dans certaines régions.

Malgré des avancées dans certains domaines comme le tourisme, où le Maroc s’impose comme la nouvelle première destination en Afrique, ces succès économiques ne se traduisent pas encore par une amélioration généralisée des conditions de vie des populations les plus vulnérables.

Vers une refonte des politiques de lutte contre la pauvreté ?

Face à ces constats, la nécessité d’une refonte des politiques de lutte contre la pauvreté se fait sentir. L’accent devrait être mis sur des approches ciblées et adaptées aux spécificités locales, plutôt que sur des politiques uniformes à l’échelle nationale. Une meilleure répartition des richesses et un renforcement des programmes sociaux apparaissent comme des pistes essentielles pour réduire les inégalités persistantes au Maroc.

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