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Le Maroc avance vers l’égalité des sexes grâce à des réformes significatives de son code de la famille

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Société | Le Maroc franchit une étape importante vers l’égalité des sexes avec la proposition d’une réforme majeure de son code de la famille. Le gouvernement marocain a dévoilé récemment les grandes lignes d’une révision de la Moudawana, visant à renforcer les droits des femmes et à moderniser le cadre juridique familial.

Une réforme attendue pour moderniser le droit de la famille

Après deux ans de consultations, le Maroc s’apprête à réviser son code de la famille, également connu sous le nom de Moudawana. Cette réforme, présentée par le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi, vise à adapter la législation aux évolutions sociétales et aux principes d’égalité inscrits dans la Constitution de 2011. Les propositions de modification touchent plusieurs aspects cruciaux des relations familiales et du statut des femmes dans la société marocaine.

Selon Le Monde, ces changements sont qualifiés de « un peu plus favorables aux femmes », marquant une avancée progressive vers l’égalité des sexes.

Les principaux axes de la réforme

Renforcement de la protection des mineurs

L’une des mesures phares concerne le mariage des mineurs. La réforme propose de restreindre davantage les conditions permettant le mariage avant 18 ans, qui reste encore une pratique répandue malgré son encadrement légal depuis 2004. Cette disposition vise à protéger les jeunes filles et à garantir leur droit à l’éducation et au développement personnel.

Évolution du statut matrimonial

La polygamie, bien que toujours autorisée, devrait faire l’objet de conditions plus strictes. Le projet de réforme prévoit également des changements concernant les procédures de divorce, avec l’objectif de rendre le processus plus équitable pour les femmes. Ces mesures visent à renforcer la stabilité familiale tout en protégeant les droits des épouses.

Égalité dans la tutelle des enfants

Une avancée majeure concerne la tutelle des enfants. Jusqu’à présent attribuée automatiquement au père, elle devrait désormais être partagée à égalité entre le père et la mère, y compris après un divorce. Cette disposition reconnaît le rôle essentiel des mères dans l’éducation et la prise de décision concernant leurs enfants.

Réactions et perspectives

La présentation de ces réformes a suscité des réactions variées au sein de la société marocaine. Si certaines associations féministes saluent ces avancées comme « un pas en avant », elles restent vigilantes et appellent à des mesures plus ambitieuses. Les partis politiques, notamment le RNI et le PAM, ont également exprimé leur soutien à cette réforme, soulignant son importance pour la modernisation de la société marocaine.

La prochaine étape consistera à transformer ces propositions en texte de loi, qui devra être approuvé par le Parlement. Ce processus législatif sera crucial pour concrétiser ces avancées et pourrait donner lieu à de nouveaux débats sur la portée de la réforme.

Un processus de longue haleine

La révision de la Moudawana s’inscrit dans un processus historique de réforme du droit de la famille au Maroc. Depuis la première version du code en 1957, plusieurs modifications ont été apportées, avec une réforme majeure en 2004 sous le règne du roi Mohammed VI. Ces évolutions témoignent de la volonté du pays de progresser vers une plus grande égalité entre les sexes, tout en respectant les valeurs culturelles et religieuses de la société marocaine.

Pour plus de détails sur l’évolution historique du code de la famille au Maroc, vous pouvez consulter cette analyse approfondie.

Vers une consécration de l’égalité hommes-femmes

La révision du code de la famille s’inscrit dans une dynamique plus large de promotion de l’égalité des sexes au Maroc. La Constitution de 2011 a déjà posé les jalons en érigeant l’égalité et la parité en objectifs constitutionnels. Cette réforme de la Moudawana vise à traduire ces principes dans la réalité juridique et sociale du pays.

Les propositions actuelles, bien qu’elles ne répondent pas à toutes les attentes des mouvements féministes, représentent une étape importante vers la consécration de l’égalité hommes-femmes dans le droit marocain. Elles reflètent un équilibre délicat entre la volonté de modernisation et le respect des traditions, caractéristique de l’approche marocaine en matière de réformes sociétales.

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