Actualités | La réforme de la Moudawana, le code de la famille marocain, fait l’objet de nombreuses discussions. Les principaux changements concernent la polygamie sous conditions, le mariage à 18 ans et les enjeux des testaments. Ces modifications visent à moderniser le droit familial tout en respectant les traditions.
Les nouveautés de la Moudawana
La révision de la Moudawana, le code de la famille marocain, apporte plusieurs changements significatifs. Selon Le Desk, les principaux points de la réforme en cours concernent la polygamie, l’âge du mariage et les testaments. Ces modifications visent à adapter le droit familial aux réalités sociales actuelles tout en préservant certaines traditions.
Polygamie sous conditions
La polygamie ne sera pas totalement abolie, mais elle sera soumise à des conditions strictes. La réforme introduit l’obligation d’obtenir le consentement explicite de la première épouse lors de la conclusion d’un second mariage. De plus, la polygamie ne sera autorisée que dans des cas spécifiques, comme l’infertilité de la première épouse. Cette mesure vise à encadrer davantage cette pratique qui ne concerne actuellement que 0,66% des autorisations de mariage au Maroc.
Mariage à 18 ans
L’âge légal du mariage sera désormais fixé à 18 ans pour les deux sexes. Cependant, des exceptions pourront être accordées à partir de 17 ans, sous réserve de conditions particulières. Cette disposition vise à lutter contre les mariages précoces et à garantir une meilleure protection des mineurs. Le juge de la famille pourra autoriser le mariage d’un mineur de moins de 18 ans si les parents ou le représentant légal donnent leur accord.
Enjeux des testaments
La réforme de la Moudawana aborde également la question des testaments. Elle introduit la possibilité de faire des donations entre époux, même en cas de différence de religion. Cette mesure vise à faciliter la transmission du patrimoine au sein des couples mixtes et à renforcer les droits successoraux des conjoints.
Impact sur la société marocaine
Ces changements dans la Moudawana auront un impact significatif sur la société marocaine. Selon L’Opinion, l’année 2024 pourrait marquer un tournant important pour les droits des femmes au Maroc. La réforme vise à renforcer l’égalité entre les sexes et à protéger les droits des enfants, tout en préservant les valeurs familiales traditionnelles.
Processus de réforme en cours
Le processus de réforme de la Moudawana est actuellement en cours. Le roi Mohammed VI a approuvé le lancement de la phase législative, comme le rapporte le Journal du Maroc. Les propositions de réforme ont été présentées par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, et doivent encore être examinées et approuvées par le parlement avant leur entrée en vigueur.
Réactions et débats
La réforme de la Moudawana suscite de nombreux débats au sein de la société marocaine. Certains saluent ces avancées comme un pas vers une plus grande égalité des droits, tandis que d’autres craignent une remise en cause des valeurs traditionnelles. Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a notamment recommandé la suppression totale de la polygamie, estimant que les conditions exceptionnelles autorisant cette pratique sont difficiles à évaluer.