Société | Le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) 2024 au Maroc révèle une baisse continue de la fécondité dans le pays. Les résultats montrent une diminution significative du nombre d’enfants par famille, reflétant des changements profonds dans la structure démographique marocaine.
Une transition démographique marquée par la baisse de la fécondité
Le RGPH 2024 confirme la tendance à la baisse de la fécondité au Maroc, avec un indice synthétique de fécondité qui atteint désormais 1,97 enfant par femme. Cette diminution s’inscrit dans une dynamique de long terme, puisque cet indice était de 7 enfants par femme au début des années 1960. Le ralentissement de la croissance démographique est également notable, avec un taux d’accroissement annuel ramené à 0,85%, contre 1,25% lors du précédent recensement de 2014.
Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), cette évolution s’explique par plusieurs facteurs, notamment l’urbanisation croissante, la généralisation de la scolarisation et l’augmentation du salariat féminin. Ces changements sociétaux ont un impact direct sur les choix de procréation des familles marocaines.
Des familles moins nombreuses et plus urbaines
Le recensement met en lumière une transformation de la structure familiale au Maroc. Le nombre de ménages composés de plus de 4 personnes a significativement diminué, passant de 66,7% en 2014 à 57,2% en 2024. Cette évolution témoigne d’une tendance vers des familles plus réduites, particulièrement marquée en milieu urbain.
Un autre changement notable est l’augmentation de la proportion de ménages dirigés par des femmes, qui atteint désormais 19,2%. Ce phénomène reflète l’évolution des rôles sociaux et l’autonomisation croissante des femmes dans la société marocaine.
Implications pour l’avenir démographique du Maroc
La baisse de la fécondité a des implications importantes pour l’avenir démographique et socio-économique du Maroc. Elle entraîne un vieillissement progressif de la population, avec une augmentation de la proportion de personnes âgées. Selon les projections du HCP, le nombre de Marocains âgés de 60 ans et plus devrait dépasser les 5 millions dans les années à venir.
Cette transition démographique pose de nouveaux défis en termes de politiques publiques, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la protection sociale. Elle nécessite une adaptation des infrastructures et des services pour répondre aux besoins d’une population vieillissante.
Comme le souligne Le Monde, ces changements démographiques s’accompagnent d’une urbanisation accélérée, avec 65,9% de la population vivant désormais en milieu urbain, contre 60,3% en 2014.
Un phénomène observé dans d’autres pays du Maghreb
La baisse de la fécondité au Maroc s’inscrit dans une tendance régionale plus large. Des pays voisins comme la Tunisie et l’Algérie connaissent des évolutions similaires, bien qu’à des rythmes différents. Cette convergence démographique soulève des questions sur les facteurs culturels, économiques et sociaux qui influencent les comportements reproductifs dans la région du Maghreb.
Les résultats du RGPH 2024 fournissent ainsi des données précieuses pour comprendre les transformations en cours dans la société marocaine. Ils constituent une base essentielle pour l’élaboration de politiques publiques adaptées aux nouveaux défis démographiques du pays.