Politique | Une manifestation nationale s’est tenue à Rabat pour protester contre un projet de loi sur le droit de grève jugé restrictif par les syndicats. Des milliers de personnes ont défilé dans les rues de la capitale marocaine pour exprimer leur opposition ferme à cette proposition législative et demander son retrait.
Une mobilisation massive contre le projet de loi sur le droit de grève
Ce dimanche, Rabat a été le théâtre d’une importante manifestation organisée par plusieurs centrales syndicales marocaines. Des milliers de personnes ont répondu à l’appel du « Front national de défense du droit de grève » pour exprimer leur rejet du projet de loi organique sur l’exercice du droit de grève actuellement en discussion.
Selon l’agence APS, les manifestants ont défilé de la place Bab El Had jusqu’au Parlement, scandant des slogans hostiles au texte et réclamant son retrait immédiat. Les organisateurs dénoncent un projet de loi qu’ils jugent « restrictif » et « contraire aux conventions internationales ».
Les principales revendications des syndicats
Les syndicats s’opposent fermement à plusieurs dispositions du projet de loi, qu’ils considèrent comme une atteinte au droit de grève. Parmi leurs principales revendications figurent :
- Le retrait pur et simple du texte de la chambre des conseillers
- La relance d’un véritable dialogue social avec les partenaires sociaux
- Une distinction claire entre grève et sit-in dans la loi
- La reconnaissance explicite du droit au sit-in
- L’interdiction d’infliger des amendes aux grévistes
La Confédération démocratique du travail (CDT), l’une des principales centrales syndicales du pays, a réitéré dans un communiqué son rejet catégorique du projet, accusant le gouvernement de vouloir l’adopter sans consensus préalable.
Un mouvement de contestation qui s’amplifie
Cette manifestation nationale s’inscrit dans un mouvement de contestation plus large contre le projet de loi. La semaine dernière déjà, plusieurs centaines de syndicalistes avaient participé à une marche pacifique à Rabat à l’appel de la CDT, de l’UNMT et de la FDT pour dénoncer certaines dispositions du texte.
Les organisations syndicales ne comptent pas en rester là et appellent à intensifier la mobilisation. Un nouveau sit-in est prévu mardi devant le Parlement à Rabat pour maintenir la pression sur le gouvernement.
Un projet de loi controversé
Le projet de loi organique sur l’exercice du droit de grève suscite de vives tensions depuis plusieurs mois entre le gouvernement et les syndicats. Ces derniers l’accusent de vouloir restreindre considérablement ce droit constitutionnel, tandis que l’exécutif affirme vouloir encadrer son exercice.
Face à la contestation grandissante, le gouvernement marocain va devoir décider s’il maintient le texte en l’état ou s’il accepte de le revoir en profondeur comme le demandent les syndicats. L’issue de ce bras de fer aura des implications importantes sur le climat social dans le royaume.