Société | Le procès de quatre activistes marocains accusés de diffamation concernant la gestion post-séisme de 2023 s’est ouvert ce lundi à Marrakech. Ces militants, qui ont critiqué la réponse des autorités suite au tremblement de terre dévastateur, font face à des poursuites judiciaires qui soulèvent des questions sur la liberté d’expression au Maroc.
Le tribunal de Marrakech a entamé le procès de quatre activistes marocains, dont Said Aït Mehdi, président de la « Coordination des sinistrés du tremblement de terre ». Ces militants sont accusés notamment de « diffamation, offense et publication de fausses informations » concernant la gestion de la période post-séisme qui a frappé le pays en septembre 2023.
Le séisme, qui a fait près de 3000 morts et 5500 blessés, a principalement touché des zones situées à moins de 100 km au sud-ouest de Marrakech. Les accusés auraient critiqué la réponse des autorités et la distribution de l’aide aux sinistrés, suscitant ainsi l’ire du gouvernement.
Contexte du procès et enjeux pour la liberté d’expression
Ce procès intervient dans un contexte tendu, alors que la reconstruction des zones affectées est toujours en cours. Selon Mediapart, les poursuites judiciaires contre ces activistes soulèvent des inquiétudes quant à la liberté d’expression et le droit de critiquer l’action gouvernementale dans le royaume.
Réponse d’urgence et défis de la reconstruction
La réponse d’urgence au séisme a mobilisé de nombreux acteurs nationaux et internationaux. Care France a notamment participé aux efforts de soutien aux populations touchées. Cependant, la reconstruction s’annonce longue et complexe, avec environ 50 000 habitations totalement ou partiellement effondrées concernées par le programme d’aide aux sinistrés.
Implications politiques et sociales du procès
Ce procès met en lumière les tensions entre la société civile et les autorités marocaines concernant la gestion de la crise post-séisme. Il soulève également des questions sur la transparence des actions gouvernementales et le rôle des activistes dans le suivi de la reconstruction.
Réactions et solidarité internationale
L’ouverture de ce procès a suscité des réactions au niveau international. Des organisations de défense des droits humains suivent de près l’affaire, craignant que ces poursuites ne visent à museler les voix critiques au sein de la société marocaine.
Perspectives pour la reconstruction et la gouvernance
Alors que le procès se déroule, les défis de la reconstruction persistent. La Commission européenne a adopté une assistance d’appui budgétaire en faveur du Maroc d’un montant de 177 millions d’euros pour soutenir les efforts de reconstruction. L’efficacité et la transparence de l’utilisation de ces fonds restent des enjeux majeurs pour les mois à venir.