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Réforme de la Moudawana : des militantes font part de leur profonde désillusion face au Taâssib et aux questions de filiation ADN – Médias 24

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Société | La réforme de la Moudawana, le Code de la famille marocain, suscite des réactions mitigées parmi les militantes des droits des femmes. Certaines expriment leur désillusion face au maintien du Taâssib (héritage par agnation) et aux questions de filiation ADN. Cet article examine les points de controverse et les enjeux de cette réforme très attendue.

Une réforme attendue mais controversée

La révision du Code de la famille marocain, annoncée en 2022 par le roi Mohammed VI, visait à moderniser les lois régissant le mariage, le divorce et l’héritage. Cependant, les propositions présentées récemment par le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi ont suscité des réactions diverses, notamment parmi les associations féministes.

Selon un article de TV5Monde, plusieurs coordinations et collectifs pour les droits des femmes ont émis leurs recommandations dans le cadre de cette révision. Toutefois, certains aspects de la réforme proposée restent problématiques pour de nombreuses militantes.

Le Taâssib au cœur des débats

L’un des points les plus controversés de la réforme concerne le Taâssib, un principe d’héritage par agnation qui favorise les héritiers masculins. De nombreuses militantes espéraient voir ce principe aboli ou profondément modifié pour garantir une égalité successorale entre hommes et femmes. Le maintien du Taâssib dans la proposition de réforme a provoqué une profonde déception chez ces activistes.

Un système jugé discriminatoire

Les défenseurs des droits des femmes argumentent que le Taâssib perpétue un système patriarcal et discriminatoire. Ils soulignent que cette pratique peut conduire à des situations où des femmes se retrouvent privées d’héritage au profit de parents masculins éloignés, même lorsqu’elles ont contribué à l’enrichissement du patrimoine familial.

La question épineuse de la filiation ADN

Un autre sujet de préoccupation majeure pour les militantes concerne la filiation ADN. La réforme proposée ne semble pas répondre aux attentes en matière de reconnaissance des enfants nés hors mariage. Les activistes craignent que la nouvelle Moudawana ne prive ces enfants de leur filiation biologique, malgré les preuves scientifiques que peut apporter un test ADN.

Droits de l’enfant en jeu

Les défenseurs des droits de l’enfant insistent sur l’importance de garantir à tous les enfants, quelle que soit leur situation familiale, le droit à une identité et à une filiation reconnue. Ils arguent que le refus de prendre en compte les tests ADN pour établir la paternité va à l’encontre de l’intérêt supérieur de l’enfant.

Réactions et perspectives

Face à ces propositions, plusieurs associations féministes et de défense des droits humains ont exprimé leur mécontentement. Elles appellent à une révision plus ambitieuse de la Moudawana, qui prendrait véritablement en compte les principes d’égalité et de non-discrimination.

Le Parti du Progrès et du Socialisme a notamment réagi en soulignant l’importance d’une réforme qui réponde aux aspirations de la société marocaine moderne tout en respectant les valeurs islamiques.

Vers une nouvelle étape législative

Malgré les critiques, le processus de réforme de la Moudawana se poursuit. Selon La Vie Éco, une prochaine étape législative est envisagée pour concrétiser cette réforme. Les associations et militantes espèrent que leurs voix seront entendues lors des débats parlementaires à venir.

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