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Révision du Code de la famille au Maroc : enjeux autour du divorce, de la polygamie et de l’héritage

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Société | Le Maroc s’apprête à réviser son Code de la famille, un projet qui suscite de nombreux débats dans la société. Cette réforme, initiée par le roi Mohammed VI, vise à moderniser les lois régissant le mariage, le divorce, la polygamie et l’héritage. Les enjeux sont considérables et les propositions divisent l’opinion publique.

Un projet de réforme ambitieux pour le Code de la famille marocain

Le gouvernement marocain a présenté un projet de révision du Code de la famille, également connu sous le nom de Moudawana. Cette initiative, lancée sous l’impulsion du roi Mohammed VI, vise à adapter la législation familiale aux réalités sociales actuelles du pays. Les principaux axes de cette réforme concernent le divorce, la polygamie et l’héritage, des sujets qui touchent au cœur de la société marocaine.

Selon Le Monde, ce projet de réforme suscite des réactions mitigées, notamment de la part des associations féministes qui estiment que les avancées proposées restent insuffisantes.

Les enjeux autour du divorce

La réforme du Code de la famille prévoit des changements significatifs en matière de divorce. L’une des principales propositions concerne la garde des enfants, qui deviendrait un droit partagé entre les deux parents, y compris après le divorce. Cette mesure vise à garantir l’intérêt supérieur de l’enfant et à promouvoir une parentalité plus équilibrée.

De plus, le projet de loi envisage d’introduire de nouvelles dispositions concernant le partage des biens conjugaux et les droits en matière de logement dans le cadre de l’héritage. Ces aspects sont cruciaux pour assurer une meilleure protection économique des femmes en cas de dissolution du mariage.

La question controversée de la polygamie

La polygamie reste un sujet de débat intense dans la société marocaine. Le nouveau projet de loi propose des restrictions supplémentaires à cette pratique, sans toutefois l’abolir complètement. Parmi les mesures envisagées, l’obligation de demander l’avis de l’épouse pour intégrer la polygamie dans l’acte de mariage est mise en avant.

Cette approche suscite des réactions contrastées. Certains y voient une avancée vers une plus grande protection des droits des femmes, tandis que d’autres estiment que seule une interdiction totale de la polygamie serait acceptable.

L’héritage : vers plus d’égalité ?

La question de l’héritage est l’un des points les plus sensibles de cette réforme. Actuellement, les femmes n’ont droit qu’à la moitié de ce qu’héritent les hommes. Le projet de loi propose des ajustements pour réduire cette inégalité, mais sans aller jusqu’à une égalité totale.

Cette approche progressive soulève des débats. Les associations de défense des droits des femmes militent pour une égalité totale en matière d’héritage, arguant que c’est une condition essentielle pour l’émancipation économique des femmes marocaines.

Un processus de réforme sous le regard de la société civile

La révision du Code de la famille fait l’objet d’une attention particulière de la part de la société civile marocaine. Des associations, des juristes et des militants des droits humains suivent de près l’évolution du projet et formulent des recommandations.

Le Conseil de gouvernement examine actuellement la réforme de la Moudawana, soulignant l’importance accordée à ce processus par les autorités marocaines. L’objectif est de parvenir à un texte qui concilie les valeurs traditionnelles et les aspirations à la modernité de la société marocaine.

Les implications économiques de la réforme

Au-delà des aspects sociaux et juridiques, la réforme du Code de la famille pourrait avoir des implications économiques significatives pour les familles marocaines. Une étude récente, mentionnée dans un article du Journal du Maroc, suggère que ces changements pourraient contribuer à améliorer la situation économique des ménages, notamment en renforçant la protection financière des femmes en cas de divorce ou de veuvage.

Cette dimension économique de la réforme est cruciale pour comprendre son impact potentiel sur le développement social et économique du pays à long terme.

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